[ Marvel-leux ] The Green Hornet

Publié le par nahys

greenhornetRéalisé par Michel Gondry

Avec Seth Roden, Cameron Diaz, Jay Chou

Date de sortie : 12 janvier 2011

 


Un gamin pourri gâté décide de devenir un super héros avec l'aide de l'ancien homme à tout faire de feu son richissime papa. Le tout à la sauce Gondry. Ca promettait grave. Et effectivement. Même si je ne pense pas que ce film hautement décalé s'adresse au tout public. 

 

 

Je m'explique. C'est de Gondry dont on parle. Le réalisateur ô combien adulé des amoureux du cinéma indé fabriqué avec les moyens du bord. Quand on prononce Gondry on pense surtout au gracieux Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Il en a fait d'autres (Soyez sympas, rembobinez, et la Science des Rêves) mais je n'ai pas encore eu le plaisir de les voir. Et si vous vous souvenez bien d'Eternal Sunshine, on avait une histoire complexe, une machine à effacer les souvenirs, une photo superbe et des effets spéciaux très DIY*. Gondry nous prouvait qu'il n'est pas besoin de dépenser des milles et des cents pour avoir un effet convaincant. Non, il suffit de faire preuve d'un peu d'inventivité. Gondry ressucitait la magie du cinéma de la première époque, celle des filtres et des bouts de ficelle. 

 

Avec The Green Hornet, Gondry sort du cinéma indé et rentre dans la machine Hollywood. Il n'y vend pas forcément son âme mais il la perd un peu. Entendez moi bien.

 

C'est toujours lui. Il y a un anti-héro dans son plus parfait accomplissement, tellement anti-héro qu'on a une suprême envie de le claquer à plusieurs moments (peut-être sur ce point là le trait est-il un peu forçé? On aime s'attacher au héros, et là, c'est pas vraiment possible), une intrigue improbable, un véritable comique de situation très bien amené. C'est virevoltant, on ne s'ennuie pas et on apprécie les tribulations du jeune milliardaire et de son compère asiatique ultra skilled. Et puis surtout, c'est l'histoire d'un mec qui joue à être un héro alors qu'il n'en a pas la carrure. C'est ici que se situe le côté "bricolo" du film. Parce que son délire n'est pas sans rappeller ces "brigades" de doux dingues qui sévissent un peu partout dans le monde, surtout aux USA, qui eux aussi ont décidé de porter des collants, une cape et un masque et de partir combattre le crime. Ici la fiction rejoint la réalité. On pense aussi à Kick Ass. Et c'est pas mal le côté "il y a un héro en chacun de vous!" (très américain comme message, si je puis me permettre).

 

Seulement, c'est plus trop lui. Son budget ordinaire a du facilement être triplé (il paraît qu'à Hollywood, si les films ne coûtent pas assez cher, ben, ils sont pas produit !) ce qui n'est pas un mal en soi, mais on sent une certaine gêne. Comme si trop d'argent venait perturber la richesse créative propre à Gondry. Du coup, ça explose derrière des mecs qui n'en ont rien à battre, c'est pleins d'improbables gadgets, un brin cliché (même si j'adore la voiture), un peu facile, pas très fou. En fait, ce qui ne fonctionne pas, c'est que tout est plutôt attendu pour ce type de film. On tombe dans toutes les facilités propres aux films de super-héros. Et c'est dommage de trouver Gondry précisément là où la logique hollywoodienne le veut. J'aurais souhaité que l'absurde soit plus présent, je me serais plus amusée. 

 

Donc une critique mitigée pour the Green Hornet. Il faut bien que de temps en temps je sois un peu sévère. Reste que je met une mention spéciale pour le générique de fin qui est une franche réussite. 

Publié dans Cinéma

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