[ Odieuse Merveille ] Black Swan
Réalisé par Darren Aronofsky Avec Natalie Portman, Mila Kunis, Vincent Cassel
Date de sortie : 9 février 2011
Quoi de mieux pour commencer un blog de critique personnelle sur le cinéma que de débuter sur un véritable petit bijou du septième art?
Je vais faire dans l'original, je vais dire, comme la grande majorité, que ce film, c'est une expérience.
Rien de moins que le film le plus éblouissant qu'il m'ait jamais été donné de voir. Dans la veine du magnifique "Vier Minuten" de Chris Kraus (4 Minutes pour les francophones, j'y reviendrais, un jour) qui déjà à l'époque de sa sortie avait agi comme une véritable claque. Il faut dire que Black Swan est un film profondément psychologique qui maltraite et perd le spectateur. Il vous entraîne dans un univers où le morbide devient beau, où les contraires s'unissent, deviennent flous, se rejoignent et se quittent. Il s'insinue en vous comme un obscur et délicieux malaise qui monte très lentement pour trouver son point d'orgue lors de la magistrale scène finale (c'est là que ma comparaison du début prend tout son sens).
L'histoire, on la connaît, tout du moins s'en doute-t-on. Des rivalités au sein de la troupe du New York City Ballet, l'adaptation choc du Lac des Cygnes par un metteur en scène troublant et ambiguë, Thomas Leroy (Vincent Cassel, qui joue un rôle qui lui colle décidément à la peau, celui d'un parfait co**ard) et une jeune danseuse, Nathalie Portman (ai-je seulement besoin de préciser qu'elle est absolument parfaite?) prête à tout pour obtenir le rôle de la reine des cygnes. Voilà pour le synopsis que l'on ne peut, vous l'imaginez bien, révéler plus que ça de peur de vous gâcher le plaisir.
Mais pour l'alimenter (le plaisir), je peux vous parler des frissons que je ressens encore lorsque, poussée par une étonnante pulsion, je lance pour la Xième fois la bande annonce de Black Swan. C'est atténué, mais c'est encore là. Je peux ressentir ce trouble délicieux autant qu'inquiétant qui s'était emparé de moi lorsque j'étais allée au cinéma. Cela fait une semaine, je suis toujours aussi fascinée par cette histoire cruelle et habilement mise en scène. J'aimerais tellement développer plus ici ce que j'ai ressenti, et je m'aperçois là encore que je manque toujours autant de vocabulaire qu'à la sortie, lorsque les seuls mots qui parvenaient à sortir de mes lèvres étaient, je cite "wow". Un peu léger, non?
Faut-il aller voir Black Swan? Oui, oui, oui et encore oui. Que vous aimiez le ballet ou non, que vous ayez un petite âme sensible et délicate ou pas, que vous soyez puritain ou décadent, on s'en fiche, mais surtout, allez-y...de ma part (comme ça, si vous n'aimez pas, vous pesterez contre moi). C'est une expérience. Une terriblement belle expérience.